La figure féminine prête fréquemment ses traits pour incarner valeurs, vertus, qualités, quelquefois vices et menaces. Investie d’une charge symbolique et allégorique, l’image est détournée de son sens premier pour se plier à une fonction et lier étroitement le personnage de femme à la mission qui lui est dévolue.
Quelques artistes exploitent parfois le genre codifié du portrait pour une approche qui s’inscrit presque dans une recherche expérimentale. Leur œuvre emprunte un vocabulaire moins facilement identifiable, introduit une part d’anonymat voire de mystère, qui voile l’identité du modèle.
Dans l’entreprise inverse qui consiste à surcharger l’image, et particulièrement le portrait, de détails signifiants, une certaine ambivalence se creuse malgré tout entre l’intention de l’artiste – et/ou de son modèle – et la réalisation finale : l’écart entre le raffinement à outrance d’une représentation bourgeoise et une physionomie moins flattée, plus ordinaire ; le sourire connivent, peut-être pas dupe, qu’une femme ployant sous les ornements échange avec le peintre. En marge de l’écran des convenances, du bon ton affiché, existerait-il une identité féminine différente ?