détail du visage de Mme HGT d'André Brouillet
la représentation de la femme en peinture au 19ème siècle dans les collections du musées Sainte-Croix

Charles-Louis MÜLLER --- « La fête de la Raison dans Notre-Dame de Paris le 10 novembre 1793 »

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La fête de la Raison de Müller
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point d'interrogationQuoi en penser ? Sans s'aventurer sur le terrain explicite de l'allégorie, Charles-Louis Müller semble néanmoins animé d'une démarche pédagogique, idéologique et moralisante. Le peintre a tiré partie d'une documentation nourrie pour réaliser son tableau. Selon plusieurs chroniques du temps, c'est une actrice de l'Opéra qui avait tenu le rôle de la nouvelle divinité, dont le culte avait été officiellement institué. Mais Müller a clairement sélectionné ses sources d'information, en adhérant aux propos des contre-révolutionnaires, qui ne voyaient dans cette cérémonie de 1793 qu'une fureur iconoclaste et populaire, élevant au rang suprême une prostituée dûment rétribuée. Ainsi, il retourne à son profit la volonté didactique de l'époque révolutionnaire qui avait beaucoup investi la figure féminine des vertus de sagesse, de pureté, d'abondance. Sous le pinceau du peintre, la jaune femme accuse une physionomie avenante mais sans distinction, le regard aguicheur, un sourire d'invite aux lèvres. La trivialité de l'attitude - main gauche empoignant l'accoudoir avec la force d'un poing fiché au creux de la taille - n'allège pas le propos. Sans doute son visage est-il plus calme que le sfaces avinées et braillardes qui lui font cortège. Mais l'artiste souligne que la jeune femme est à la tête de cette assemblée en liesse, ce qui ne semble pas constituer une promotion valorisante. Vêtue dans des tons de roses et de rouges (sorte d'antithèse au vêtement marial), cette figure féminine incarne l'idée de débauche et de luxure dont l'artsiste souhaite créditer les concepteurs de cette célébration révolutionnaire.